Rebot


  De tous les sports de la pelote basque, le rebot est la moins accessible aux non initiés, qu'ils soient locaux ou de passage. Mais cela ne doit pas décourager car outre les particularités d'un règlement qui laisse d'ailleurs rarement les connaisseurs d'accord, cette spécialité offre un spectacle magnifique et varié. 


De par son jeu d'une part, délicat équilibre entre la poétique légéreté d'échanges aériens entre les 3 joueurs de gant de chaque équipe (distants de 100 m pour les plus éloignés) et la violence d'attaques tranchantes qui fusent parfois, inattendues pour tenter d'échapper à la vigilance des 2 cordiers, défenseurs de la ligne séparant les deux camps, prompts à réagir pour préserver leur camp privilégié ou gagner celui préférentiel (l'aire de jeux étant divisée en deux camps inégaux, on comprendra aisément qu'il est préférable de jouer dans celui de 35 m plutôt que dans celui de 65m). Mais tous ces efforts peuvent être rendus caducs par un seul homme, le buteur qui d'un but sec, tendu, nerveux, peut regagner le mur et rendre à son équipe du fond le privilège d'évoluer dans le camp du mur.

Outre cette mosaïque de compétences, l'autre aspect remarquable du rebot est le cadre dans lequel se déroule une partie. Débutant invariablement le Dimanche matin à 10h30, il est rare qu'une partie n'atteigne pas l'angelus, instant solennel de silence qui invite au recueillement et à la prière. Il n'est d'ailleurs pas exclu que cette parenthèse permette à l'équipe dominée de se ressourcer et de relancer une partie pourtant mal engagée, prolongeant le plaisir jusqu'à des heures très avancées de l'après midi.

 

Que vous soyez connaisseur ou novice, local ou en visite, n'hésitez donc pas à prendre place dans les tribunes si vous entendez les pelotes claquer un Dimanche matin, vous ne le regretterez pas.